Petite étude sur la divorce party
Le phénomène de la divorce party prend tellement d'ampleur dans le monde entier et est tellement passionnant et intéressant que j'ai finalement décidé d'effectuer une petite étude sur la divorce party. Voici l'introduction.
En guise d'introduction... un peu de philosophie
Comme on le sait, une nouvelle fête, dite divorce party, organisée quelques mois après la rupture légale du mariage civil (concrétisé par le prononcé du jugement du divorce), a pris son essor il y a une dizaine d'années, un jour au début des années 2000 quelque part aux Etats-Unis. Elle est maintenant de plus en plus célébrée non seulement en Amérique du Nord et en Europe mais également partout ailleurs.
Au départ simple épiphénomène, une mode parmi tant d'autres pouvait-on penser, la partie de divorce (comme on peut dire en Québécois partie de sucre, partie d'huitres ou partie de plaisir, pour éviter l'emploi de l'anglicisme "party") est actuellement en train de devenir un véritable phénomène de société.
Le monde change, et donc les gens aussi, souvent plus largement et plus profondément que ça le parait à première vue, un peu comme la mer qui invisiblement transforme les rivages et sape un peu plus chaque jour les fondations de la terre et des habitations, et généralement beaucoup plus et plus vite qu'on peut ou veut le croire car la croissance exponentielle est un concept que l'esprit humain a du mal à admettre... sinon il y a belle lurette que l'humanité aurait complètement changé ses comportements face à tous les dangers qui menacent notre environnement. Mais on n'y prend pas garde ou on n'y fait pas attention. Bon gré mal gré, on est devenu des collaborateurs silencieux d'un système.
Certes, on sait bien que tout bouge autour de soi puisqu'on avance soi-même sans arrêt, curieux de découvrir de nouvelles choses chaque jour et pressé d'essayer de nouvelles inventions et de nouvelles technologies ou parce qu'on est poussé par les événements quotidiens ou, comme je l'ai joliment entendu dire, précipité par la vie.
Un beau jour on se réveille à la réalité. En effectuant un tour d'horizon, on s'aperçoit alors que beaucoup de choses et de gens ont changé et que ce qui nous apparaissait comme éternel et immuable a disparu. Le monde s'est vraiment globalisé et financiarisé. L'entreprise dans laquelle on travaillait depuis des années a perdu son âme d'antan et a décidé de se délocaliser pour faire plus de profits plus vite, l'entrepreneur est devenu un financier. La crise financière est arrivée et les fonds de pension ont fondu comme neige au soleil. Les enfants ont grandi. Le téléphone d'un ami ne répond plus. Notre conjoint ne nous aime plus ou plus comme avant.
L'évolution est souvent beaucoup plus dramatique que toute révolution, car elle se fait subrepticement, à l'insu de la plupart d'entre-nous et sans le consentement unanime de chacun. L'évolution, invisible par nature, n'est pas toujours démocratique (au sens où une majorité ou une minorité plus forte domine les autres, pendant un certain laps de temps au rythme des élections)... mais, pacifique par essence, elle permet à ceux qui sont minoritaires de s'exprimer silencieusement (ce que permet l'indifférence des gens ou l'absence de censure ou de consensus) et finalement de devenir majoritaires par effet de dominos (que ce soit pour le meilleur ou le pire, selon les points de vue). C'est ainsi que c'est développé à une vitesse incroyable le concept de divorce party.
Le monde change et la société se transforme. Ainsi en est-il de la sexualité, du mariage, du divorce, des sentiments et des rapports amoureux. Il y a des choses, des façons de penser et de faire, des traditions, des institutions et des civilisations qui meurent et qui se créent.
Il me semble important d'étudier le phénomène de la divorce party non pas seulement en tant que fête post-divorce, uniquement elle seule et hors contexte, mais en corrélation avec d'autres éléments et événements dont les interactions construisent mutuellement notre environnement.
En étudiant le phénomène de la divorce party, je me suis posé toute une série de questions. La réponse que j'ai trouvée risque de surprendre pas mal de gens, et bien d'autres observations aussi.
Méthodologie de l'étude de la divorce party
Pour faire un peu de lumière sur cette nouvelle fête à l'américaine, j'ai tout d'abord commencé à effectuer des recherches en Amérique du Nord, un peu au hasard, puis de plus en plus systématiquement en m'informant au jour le jour sur ce qui se passait dans d'autres pays. De plus en plus intrigué par l'ampleur de cette mode, j'ai finalement rassemblé diverses observations et réflexions toutes personnelles sur le nouveau phénomène de la divorce party jusqu'à ce que je parvienne à effectuer un tour d'horizon quasi-complet. Ce que j'ai découvert dépasse ce que je pouvais imaginer, du moins certaines choses sont assez surprenantes et même étonnantes.
Ce qui n'était au départ que quelques notes éparses, rédigées au fil de mes lectures en lisant des magazines et en surfant sur Internet, est progressivement devenu une petite étude sur la divorce party, sans autre prétention que d'observer par pure curiosité ce qui me semblait au début un simple épiphénomène et de réfléchir sur cet aspect original de la sexualité de nos contemporains.
Quoique j'avais certaines questions en tête, j'ai effectué mes recherches, le plus correctement possible, sans rien chercher de spécial ou de particulier à priori, sans poser d'hypothèse de base, ni avoir d'idée préconçue. La démarche que j'ai suivie est plutôt heuristique, i.e. consistant à dégager des principes généraux en faisant des découvertes heureuses grâce aux indices (ou clefs de réflexion) que je rencontrais sur ma route et en me fiant à mon talent de faire des trouvailles intéressantes. En d'autres mots, j'ai appliqué le concept de sérendipité qui est employé en intelligence économique et dans beaucoup d'autres domaines de recherche.
Cette fête qui me semblait célébrer le divorce m'intriguait, mais je ne savais pas trop pourquoi. Elle m'étonnait et me choquait un peu par certains côtés. A part le côté festif, je n'en voyais pas trop l'utilité. Par ailleurs, le moins qu'on puisse dire, c'est que la divorce party soulève pas mal de polémiques et parfois des critiques assez acerbes.
Au cours de ma recherche, je me suis aperçu que les points de vue sont très variés, ainsi que les motivations. Certains parlent de funérailles du mariage ou de fête du divorce, comme si on faisait la fête au divorce, alors que dans la grande majorité des cas il s'agit plus de fêter une libération, la liberté retrouvée pour reconstruire une autre vie, la fin d'une période de vie qui ne donnait plus satisfaction, que de faire l'éloge de la séparation proprement dit. Plus poétiquement et à juste titre me semble-t-il, la divorce-party est aussi appelée fête de la libération ou fête de la nouvelle vie.
Intuitivement, elle me semblait l'indice d'un changement de paradigme, au plan personnel, et d'une mutation sociétale, au plan des rapports amoureux, mais je n'en voyais pas encore toute la portée. Ce qui m'apparaissait comme une mode sans lendemain, pratiquée par quelques personnes par ci par là dans un petit nombre d'endroits, est devenu en quelques années un véritable phénomène de société. La divorce party est belle et bien maintenant une véritable institution au même titre que la cérémonie de mariage et est en passe de devenir une "tradition" pour bon nombre de gens, comme peut l'être l'enterrement de vie de garçon .
Pourquoi faire une étude sur la divorce party?
La divorce party, telle est son nom le plus couramment utilisé, est célébrée actuellement dans pratiquement tous les pays. C'est déjà une bonne raison en soi pour s'y intéresser.
Il y a aussi le fait que c'est une mode qui monte sans arrêt dans le monde entier, qu'elle est un grand sujet de conversation sur la blogosphère et qu'elle est un nouveau rituel de passage à nul autre pareil. Non seulement elle sert à bien marquer le changement d'état civil vis-à-vis des proches, mais elle a également d'autres fonctions pour la personne qui vient de divorcer.
D'autre part, le phénomène de la divorce party soulève, mine de rien, pas mal de questions sur l'évolution des modes de vie, des mentalités (aussi bien affichées qu'intimes) et des moeurs de nos contemporains, et tout particulièrement l'idée qu'ils se font de la fête et des divertissements et leur conception de la sexualité, du mariage, du divorce et des rapports amoureux et intimes.
Manifestement, il y a un changement de paradigme (i.e. de manière de penser, d'agir et de se comporter) qui est en train de s'opérer et, à tout le moins, beaucoup de gens s'intéressent au phénomène de la divorce party, de plus en plus chaque jour, soit pour s'informer ou planifier une fête du divorce, soit pour critiquer les personnes qui en organisent ou s'en inquiéter. Pour comparaison, ce changement de paradigme est similaire, au plan personnel, à celui qui s'est passé, au plan sociétal, lors des élections présidentielles américaines de 2008 avec la victoire de Barack Obama, i.e. qui est à la fois porteur d'espoir et de renouveau et vecteur de transformation de la société et du monde.
En fait, le sujet est tellement riche qu'il y aurait de quoi faire une thèse de doctorat d'état aussi bien en sociologie, en anthropologie et en sexologie qu'en psychologie du comportement et en philosophie des religions, des rites et des croyances. Donc avis aux amateurs, aux étudiants et étudiantes qui recherchent des sujets de recherche ainsi qu'aux écrivains, scénaristes et romanciers.
Enfin, il y a le fait que le marché de la divorce party soit considéré comme un filon très profitable par les organisateurs de ce type d'événements festifs, qu'ils appellent de rupture.
Un peu de linguistique...
Comment traduire le terme "divorce party" en français? L'expression américaine "party" peut se traduire par les termes "fête" ou "partie" ou "cérémonie" ou "soirée" ou "réunion" selon la situation. Le terme "party" est couramment utilisé en québécois, mais il est au masculin (on dit par ex. un party de gars ou un party de bureau), et non pas au féminin comme en français de France et d'autres pays.
Le concept de "divorce-party" n'apparait pas encore dans les dictionnaires. Les Immortels de l'Académie française ne proposent pas de traduction, ni les linguistes de l'Office québécois de la langue française.
J'ai donc fait une petite recherche pour avoir des points de repère :
- "bachelor party" se traduit par "enterrement de vie de célibataire" ou de garçon ou de fille, selon le cas, "wedding party" par "noce", "shower party" par "réception-cadeaux",
- "costume party" par "soirée costumée", "hen party" par "soirée entre femmes ou filles", "pajama party" par "soirée-pyjama",
- "birthday party" par "fête d'anniversaire", "Christmas party" par "fête de Noël" en France et au Québec parfois par "réception de Noël" (synonyme suggéré par l'Office québécois de la langue française) ou par "party de Noël" (terme québécois d'usage courant), "office party" par "fête de bureau" ou par "party de bureau" (expression couramment utilisée au Québec)
- "garden-party" par "réception en plein air" ou "garden-party" ou "garden-partie", "surprise party" par "surprise-partie"
En québécois, on peut donc dire un "party de divorce" ou une "divorce party". En français, le terme équivalent serait "divorce-partie" (avec un tiret) ou "fête du divorce", ou bien encore on peut utiliser l'anglicisme "divorce party" (sans le tiret) comme le font la plupart des Français, des Belges, des Suisses et autres francophones. J'ai donc décidé d'employer le terme "divorce party" qui est celui le plus souvent utilisé par tout le monde.
Ce que contient cette étude sur la divorce party...
En bref, elle contient beaucoup de choses.
Quoiqu'elle recense, de manière synthétique et globale, tout ce qui a pu se dire ou se faire en matière de divorce party dans divers pays, cette petite étude ne se contente pas simplement d'observer ce qui se passe ou de réfléchir sur le rituel de la divorce party à l'américaine ou à la française. Elle aborde aussi d'autres cérémonies de divorce et d'autres aspects liés à la célébration du divorce, et elle est assez différente de tout ce que vous pouvez trouver ailleurs sur Internet.
Son but n'est pas de promouvoir la divorce party ou de s'opposer à ce que les gens font, mais tout simplement d'en comprendre sa signification en toute impartialité, sans tabou, ni préjugé. Donc avis à ceux qui me trouverez trop féministe ou pas assez catholique. Ce blog est bien sûr un espace d'échange et de partage d'idées où vous pouvez communiquer vos remarques et réflexions en postant vos commentaires, mais pour débattre, entre plusieurs participants et de manière active et en direct, il y a des forums sur la divorce party et une multitude de babillards sur la sexualité.
Outre les nombreuses ressources qui sont proposées (livres, vidéos, idées de cérémonials, etc., et divers sites et blogs pour bien planifier et organiser soi-même une fête du divorce à moindre frais), j'espère que cette petite étude sur la divorce party vous intéressera. Elle n'a pas pour mission d'apporter des solutions aux maux de nos sociétés ou d'être pour ou contre certains jugements de valeur, qui sont tous respectables, mais simplement d'élever le débat pour faire la part des choses et permettre aux personnes concernées de mieux surmonter leurs malheurs et d'aller de l'avant malgré les difficultés rencontrées.
Elle vise prosaïquement
- à analyser ce nouveau rituel de passage qu'est la divorce party,
- à dépasser son effet de mode pour voir les tendances qui s'en dégagent,
- à trouver quelques unes des clefs des portes à ouvrir pour mieux saisir ce qui se passe réellement sous nos yeux (en tout cas une évolution certaine des mentalités et comportements relatifs à la sexualité, probablement un changement de paradigme comme l'avait annoncé Marilyn Ferguson dans son best-seller mondial "Les enfants du verseau" et peut-être une véritable révolution des moeurs sexuelles qui va transformer nos sociétés et à terme le monde tel qu'il est),
- à donner une vue globale la plus exhaustive possible sur le phénomène de la divorce party en donnant divers exemples et points de vue,
- à suggérer des nouvelles voies de connaissances à explorer et à apporter éventuellement des clés pour débloquer des serrures et ouvrir des portes vers un monde meilleur, plus humain et fraternel.
Tout au long des articles, vous trouverez divers liens vers des sites ou des blogs ainsi que des bannières publicitaires qui peuvent vous intéresser. N'hésitez pas à les consulter et à les mettre dans vos favoris, car certains sites sont difficiles à trouver via un moteur de recherche. Pour vous faciliter la vie, une nouvelle fenêtre s'ouvre quand on clique dessus.
Si vous connaissez d'autres ressources utiles à connaître concernant la divorce party ou d'autres sujets liés à la sexualité, n'hésitez pas à en proposer en postant un commentaire en bas du billet correspondant au thème traité. Toute suggestion ou opinion est la bienvenue. Bonne lecture!
C'était donc quelques observations et réflexions préliminaires sur le nouveau phénomène de la divorce party.
Coup de coeur : découvrez les magnifiques miroirs de décoration d'une artisane montréalaise qui fait fureur au Québec!
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